À Table ! vol.2 n°2 – Mars 1998
À Table ! vol.2 n°2
Bulletin de la Table de Concertation sur la faim du Montréal métropolitain
“La crise du verglas a démontré que les organismes communautaires de première ligne étaient les mieux placés, dans les quartiers et petites municipalités de l’ile de Montréal, pour évaluer les besoins alimentaires d’urgence de la population affectée. Alors que la Sécurité civile ne pouvait que gérer les stocks de nourriture et Moisson Montréal était débordée par la demande, seule la Table de concertation sur la faim du Montréal métropolitain a pu se préoccuper des besoins spécifiques de ces organismes. L’opération « L’après-crise, en s’en occupe » mise sur pied en deux temps, trois mouvements, en fit la preuve.
Alertés par plusieurs membres, nous nous sommes d’abord coordonnés avec la Direction de la Sécurité civile pour identifier les besoins en dehors des centres d’hébergements. Par la suite, nous avons mis en branle un plan stratégique de communication pour diffuser dans le large réseau des organismes communautaires en sécurité alimentaire les différentes informations d’urgence provenant de la Sécurité civile, de la Régie régionale de la santé et des services sociaux et du bureau de la Ministre Harel. À Notre connaissance, le Table a été la seule à faire un tel travail de synthèse à la largeur de la grande région métropolitaine.
Lors d’une assemblée de fa Table convoquée d’urgence le 19 janvier, à laquelle assistaient le SACA et le SOC, nous avons ensuite fait le point sur la situation dans chacun des territoires desservis. Plusieurs ont mentionné avoir hypothéqué leur fonds de roulement pour soutenir l’aide d’urgence. D’autres avaient été sinistrés et avaient perdu leurs stocks de nourriture destinés aux plus démunis. Nous avons alors convenu de nous adresser aux instances concernées pour venir en aide à ces organismes de première ligne, afin de les aider à assumer à nouveau leur mission première.
Grâce à la collaboration du SACA et du SOC, nous avons pris contact avec la Croix-Rouge qui a accepté de décentraliser son aide, jusqu’ici concentrée à Moisson Montréal, pour mieux répondre aux besoins exprimés.
Nous avons alors mobilisé nos organismes dans une vaste opération d’identification et d’évaluation chiffrée des besoins alimentaires d’après-crise sur toute l’île de Montréal. Après négociation avec la Régie régionale sur la répartition des répondants à la Croix-Rouge par territoire de CLSC, dix-huit (18) des vingt-cinq (25) territoires (sur 29) furent ainsi confiés à des coalitions d’organismes communautaires, de toute façon mieux expérimentés pour ce faire, le reste relevant des CLSC locaux.”
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